I Could Use Somebody ...

Suivre

49 kiffs
108 commentaires

Création : 29/08/2011 à 18:44 Mise à jour : 25/02/2012 à 16:04

I Could Use Somebody ...

L'exclusive fatalité, l'unique tare qui puissent affliger un groupe humain et l'empêcher de réaliser pleinement sa nature, c'est d'être seul. - Claude Lévi-Strauss, Race et histoire

© Par propriété exclusive de l'auteur, la copie et les utilisations partielles ou totales de son travail sont interdites ; conformément aux articles L.111-1 et L.123-1 du code de la propriété intellectuelle.

WHAT WOULD MY MAMA DO If she knew 'bout me and you ?

« Mais dans ton combat quotidien,
Tu connaitras un type bien,
Et l'enfant qui naîtra un jour,
Aura la couleur de l'amour,
Contre laquelle on ne peut rien »

Pierre Perret - Lily

Il m'avait suffit d'un jour, un seul petit jour. J'étais à l'arrêt du bus, j'attendais tout simplement mon moyen de transport. Il était là, me regardant du coin de l'oeil. Au début, je l'ignorais. Puis, il s'est approché. Il m'a regardé avec attention. Et j'ai vu dans ces beaux yeux bleus, le respect et la considération. Il m'a regardé, puis m'a emprunté mon briquet, de sa voix pausée et suave. Il n'a suffit que d'un jour, d'un jour pour que je tombe éperdument et follement amoureuse de lui. Lui, Sacha, cet israélien juif. Moi, Tasilia, petite comorienne musulmane.
Tout nous oppose, et pourtant, malgrè la réticence de nos familles, je peux vous jurer que notre histoire sera magique.

Commenter N'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.229.122.219) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

3 | 1 | 0 | Partager

Commenter

Commenter N'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.229.122.219) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

Histoire répertoriée sur ...

RepertoryForYourFiction

Ecris-Sans-Fin

Repertoiires

6 | 0 | Partager

#Posté le mardi 30 août 2011 10:28

Modifié le mardi 30 août 2011 11:20

I remember - Whitley

5 Septembre. 7h15. Le jour de la rentrée. Comme à chaque fois, elle est assise sous l'abri bus. Il pleut des cordes. Amèrement, elle se dit que c'est un signe. Comme si le calvaire recommençait. Elle aperçoit un garçon sur un vélo. Elle le reconnait, et pour cause, il est dans son lycée. Il pédale, vite, comme pour échapper aux précipitations. Elle en rie. Puis s'arrête. Elle ne peut pas rire, pas aujourd'hui. C'est la rentrée. Un noeud se forme dans sa gorge à cette pensée : elle va revoir tous ces gens, ces islamophobes, ces moutons qui suivent leurs chefs sans réfléchir. Pour se calmer, elle ferme les yeux, et s'imagine sur une plage de Moroni, comme il y a 2 ans. Ce voyage l'avait ressourcé, remotivé. Elle avait rencontré sa famille maternelle. Sa famille des Comores. Un sourire se forme sur ses lèvres, à cette pensée. Finalement, elle bat des paupières, puis consulte sa montre. Le bus est en retard, bien évidemment. Elle rajuste son T shirt à l'effigie des Rolling Stones, et fouille dans son sac. Elle sort quelques vieux paquets de mouchoirs, qu'elle balance sur le bitume. Puis, enfin, elle se saisit de son paquet de Camel. Elle l'ouvre, et dépitée, constate qu'il ne lui en reste plus qu'une. Les soirs de ramadan, elle a peut-être un peu trop abusée, se dit-elle. Délicatement, elle s'allume la dernière, avec son briquet. Elle inspire, puis souffle, doucement, comme elle le fait toujours. Quel plaisir de pouvoir fumer à n'importe quelle heure. Elle en sourirait presque. La pluie ne cesse pas, bien au contraire. Mais, elle s'en fiche. Sa cigarette à la main, elle se sent revivre. Elle ferme les yeux, tandis qu'elle amène ce bâton de nicotine à ses lèvres. Elle savoure la fumée qui se propage dans sa gorge et dans son corps entier.

Soudain, elle entends des bruits de pas. Elle se retourne. C'est un garçon, qu'elle ne connait pas. Étrange ... d'habitude, les gens du quartier prennent le bus un arrêt plus loin, pour ne pas avoir la croiser. Elle le regarde, mais son visage ne lui ait pas du tout familier. Elle ne le connait pas. Ainsi, elle peut adopter n'importe quelle attitude. Il ne la connait pas, il ne va pas la juger. Sans gène, elle allume son iPod et se met la musique aux oreilles. Elle se met à se déhancher sur "She Loves You" des Beatles. Elle se relève même, pour faire une danse de jambes. Le garçon la regarde étrangement, mais elle s'en moque. Entre deux pas, elle tire une latte sur sa cigarette, d'un air désinvolte. Elle arrive vite à la fin. Elle balance son mégot sous la pluie, et le regarde s'éteindre, influencé par les caprices du ciel. Ne sachant pourquoi, elle se met à rire, tandis que son morceau touche à sa fin. Délicatement, elle éteint son mp3, et se rassoit, comme si ce moment de joie n'avait jamais existé. Elle ose tourner sa tête vers le garçon qui est resté assis pendant le spectacle. Il la regarde, et esquisse un sourire, qu'elle ne lui rend pas. Pourquoi sympathiserait-t-elle avec lui ? C'est juste un mec qui prends le bus, rien de plus.

- Excuse moi ?

Elle tourne la tête, surprise. Que lui veux-t-il ? S'il veut se moquer d'elle, ce n'est vraiment pas le jour, ni le moment.

- T'aurais du feu ?

Surprise, elle reste quelques minutes stoïque. C'est surement la seule personne qui lui parle gentiment dans cette ville. Qui lui parle sans se moquer, sans une pointe d'ironie. N'importe qui aurait rigolé devant cette petite danse ridicule. Elle ne comprends pas. Puis, elle se raissaisit, et lui tend son briquet. Il la remercie d'un hochement de tête, prêt à s'allumer la cigarette qu'il vient de se rouler. Seulement, le péribus se gare devant l'arrêt. Elle se redresse, pressée de s'éloigner de ce garçon si étrange; puis se faufile dans le bus, montrant brièvement sa carte d'abonnement au chauffeur. Comme à son habitude, elle va s'asseoir bien au fond, de façon à ce que personne ne la voie. Le trajet se passe relativement bien. Personne ne lui parle. Bon, quelques personnes de son lycée la montre du doigt en riant. Mais, elle sait bien que c'est inévitable, quand on est différente. En apercevant par la vitre la façade de son lycée, elle appuie sur le bouton, et à sa demande, le véhicule s'arrête. Elle en descends en deux secondes, et s'y précipite en courant presque. Plus vite elle y sera, plus vite elle en sera partie. Alors qu'elle s'apprête à pousser la porte, une main lui tape dans le doigt. Elle soupire. Elle sait ce qui l'attend. Les petites blagues pourris. "Pas trop dur de pas t'empiffrer de chocolat, pendant ramadan?" "Allah une, Allah deux, Allah trois". Elle se retourne, craintive, sur la défensive. Surprise, elle constate que c'est juste le garçon de l'abri bus. Il lui tend son briquet, qu'il a oublié de lui rendre. Elle remarque d'ailleurs qu'il tient toujours sa cigarette éteinte, de sa main gauche.

- Tu allais l'oublier.

Il lui sourit. Un sourire honnête. Elle se saisit de son feu, et lui murmure un merci, avant de rentrer dans le lycée.

- Au fait, moi c'est Sacha !

Trop tard, elle s'est déjà évaporé ...

Vos avis ? 3 commentaires, pour être prévenu(e)s.

Commenter N'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.229.122.219) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

Fix you - Coldplay

12h30. Sacha marche dans les couloirs du lycée. Il sent les regards posés sur lui. Regards curieux, qui veulent tout connaître de ses faiblesse. Mais cela n'arrivera pas. Il ne leur laissera pas ce plaisir.
Il continue ainsi de marcher, la tête haute, pour aller manger. Arrivé au niveau de la cafétariat, il se stoppe. Il reconnaît cette odeur. Choucroute. Il soupire, et retrousse chemin. Il n'est pas prêt, il ne veut pas subir les regards des autres. Il n'est pas prêt à dévoiler à tout le monde sa religion. Il se souvient encore de comment ca s'est passé, dans son ancien lycée. Les gens riaient, le laissaient seuls, et la plupart du temps, il ne mangeait pas. Il entends encore raisonner les voix stridentes de ses prétendus amis « C'était bien Auschwitz ? ». Son cœur se serre. Comme toujours, il pense à son arrière-grand-père. Sacha Abraham. Il y avait été envoyé. Mais avait réussi, avant son départ, à cacher sa femme, l'arrière-grand mère de Sacha, qui était enceinte. Et ainsi, 40 ans après, il était là. Et il avait pris le prénom de la figure emblématique de la famille.

Bien évidemment, les gens ne s'en doutent pas. Quand ils font leurs petites blagues stupides. Ils s'imaginent que ça ne touche pas Sacha. Que c'est sans importance. Ils n'ont pas compris, que 1939-45 est un souvenir douloureux, pour sa communauté. Sacha marche, l'esprit embrouillé d'amertumes et de regrets. Il essaie de se changer les idées. Il franchit la porte de sortie de l'établissement. Il respire. Savourant l'air frais de septembre. Son père peux surement se libérer, ce midi. Ils pourront surement manger au restaurant casher, dans le quartier de Francheville. Le seul des environs. Il va le rejoindre.

Sacha se dirige vers l'arrêt de bus. Si il prend la ligne 2, il peut rejoindre son père à son travail en seulement 10 minutes. Il s'approche du panneau des horaires. « Exceptionnellement, la ligne 2 ne circulera pas le Lundi 2 septembre à partir de midi ». Sacha soupire, ce n'est décidément pas son jour de chance. Machinalement, il fouille dans son sac, cherchant son tabac et ses feuilles. Il ne devrait pas fumer, il le sait. Il ne devrait pas prendre ce danger. Son père ne cesse de lui répéter. Mais, quand on commence, il est dur d'arrêter. Assis sur le banc, sous l'abri bus, Sacha se roule sa cigarette, paisiblement. Il entends soudain des bruits de pas, et se redresse. C'est la fille de ce matin.

- On ne fait que se croiser !

Il commence à rire, puis s'arrête, comprenant qu'elle ne rira pas avec lui. Cette fille est étrange. Elle s'allume une cigarette, l'ignorant complètement. Cela lui fait bizarre. En dépit de ses croyances, dans son ancien lycée, Sacha plaisait beaucoup aux filles. Il est ainsi surprenant qu'il lui soit totalement indifférent. Mais, pour une fois, Sacha aime cette indifférence. Elle s'en moque, finalement, qu'il soit juif ou chrétien. Elle l'ignore complètement. Bizarre, certes, mais agréable, aux yeux de Sacha.

- Tu prends le 2 ? Il ne passe plus aujourd'hui ...

Elle s'intéresse enfin à lui, et le scrute, les yeux écarquillés.

- C'est une blague ?

Elle n'attends pas qu'il lui réponde, et se saisit de son téléphone. Elle compose un numéro, et rapidement, commence une conversation. Elle semble énervée. Sacha observe, toujours aussi intrigué par cette fille. Elle marmonne quelques mots en arabe, ce qui fascine encore plus Sacha. Il l'observe de haut en bas, et s'arrête sur un détail. Elle porte une main de fatma au cou. « Elle est musulmane ... » se dit-t-il. Bizarrement, il ne la méprise pas. Il se souvient pourtant des paroles de son père, alors qu'il n'avait que 10 ans : « Ne parle pas aux arabes. Et encore moins aux musulmans. Ce sont nos ennemis. »
Mais, pour une fois, il s'en fiche de ce que pense sa famille. La jeune fille raccroche, et murmure une injure en arabe. Elle semble contrariée.

- Un problème ?

Elle le regarde enfin. Elle semble intéressée par ce qu'il dit.

- Je ne peux pas manger de halouf ! C'est haram ! J'y touche pas ! Et mes parents sont pas là ! Je peux pas rentrer.

Pour avoir grandi au milieu de plein d'arabe, Sacha reconnaît le mot « porc ». Il compatit. Si cette jeune fille savait qu'il partageait le même dégout pour cette viande, peut-être cesserait-t-elle de l'ignorer. Il se redresse, et la regarde. Elle finit sa cigarette, mais semble toujours aussi contrariée.

- Si tu veux, on peux manger ensemble ... Je touche pas au chaziyr non plus.
- Ah ... tu es juif ?
- Oui, mais je ne mord pas.

Il sait qu'elle ne rira pas à la blague. Et pourtant, contre tout attente, il voit le début d'un sourire qui s'esquisse sur son visage. Elle fouille dans son vieux sac à bandoulière, et en sort un billet de 5 euros.

- Un kébab ? Murmure-t-elle.
- D'accord!

Il se rapproche d'elle, et lui indique le chemin pour y aller à pied. Elle hoche la tête, et ensemble ils partent, empruntant le chemin de la tolérance et de l'union, et ce, sans même le savoir.

Vos avis ? 3 commentaires, pour être prévenu(e)s.

Commenter N'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.229.122.219) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

I-Could-Use-Somebody

I Could Use Somebody ...

WHAT WOULD MY MAMA DO If she knew 'bout me and you ?

Commenter N'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.229.122.219) si quelqu'un porte plainte.

Musique du moment ...

Commenter N'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.229.122.219) si quelqu'un porte plainte.

Histoire répertoriée sur ...

PROLOGUE ...

Commenter N'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.229.122.219) si quelqu'un porte plainte.

Chapitre 1 ...

Commenter N'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (3.229.122.219) si quelqu'un porte plainte.

Ses archives (6)

Skyrock

Infos

Apps

Autres sites

Blogs

Versions